Embrouille à la CAF

Nous sommes le collectif autonome des précaires de Brest, nous nous organisons ensemble afin de lutter contre le capitalisme et les diverses formes de précarité qu’il nous impose.

Début Juin, une personne nous contacte, elle tient à nous alerter quant au fonctionnement déplorable de la CAF (mauvaise prise en charge des dossiers, locaux mal adaptés…) et surtout de leur incroyable capacité à décourager les allocataires par un flicage toujours plus inventif et des dossiers qui trainent.

En effet, depuis de nombreux mois le fils ainsi que la belle-fille de cette personne attendent en vain de recevoir leur prime d’activité… 3000 euros que la CAF leur doit et se permet de refuser de verser. Pourquoi ?

Une nouvelle pièce manque au dossier à chaque fois que les exigeances affichées sont remplies ! Une idée germe alors – face à l’isolement qui offre tout pouvoir aux gestionnaires de misère (pôle emploi, CAF…) – le collectif propose d’accompagner la mère de l’allocataire, qui a une procuration, pour mettre la pression à la CAF.

Le mercredi 19 juin, une vingtaine de personnes se retrouvent donc dans les locaux de la CAF. Deux objectifs : obtenir la prime d’activité du fils et de la belle fille de cette personne, ainsi que pointer les disfonctionnements de la CAF de façon plus générale.

La rencontre se déroule sans accros au départ, puis rapidement le vigile se montre vindicatif, nous ne cédons pas, restont groupés, un responsable vient enfin, nous lui expliquons la situation, il contrecare nos revendications et tente de gagner du temps. Il revient nous voir ensuite, pretextant cette fois que la dérogation n’est pas effective et qu’il faut que l’on revienne plus tard avec les papiers néccessaires, nous refusons de nous plier à ses exigeances, il nous fait à nouveau attendre, revient finalement avec les flics. Ils tentent de nous séparer et de prendre l’identité de la mère de l’allocataire, sans succès, nous repartons tous ensemble sans que la moindre identité n’ait été donné.

Le soir même, à notre grande surprise, nous recevons un appel, le dossier a été réglé après notre intervention. Conclusion : 3000 euros enfin versés ! Et apéro pour tout le monde !

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Cet exemple nous montre que si nous voulons obtenir des gestionnaires de misère ce qu’ils nous doivent, il faut le réclamer tous ensembles ! Il faut que la peur change de camp, reprenons le pouvoir sur nos vies et ne soyons plus impuissants face à notre précarité.

Au delà de ça, si nous voulons nous défendre contre les réformes anti-pauvres et enfin repasser à l’offensive pour inverser le rapport de force face au capitalistes et à l’Etat complice, il faut nous organiser, apprendre à nous connaître et à prendre conscience ensemble de notre force.