La réforme des retraites, la carotte de trop!

Alors que l’État et le capital ont déjà repoussé l’âge de la retraite à 62 ans (2010) et attaqué durement le chômage (Réforme de 2019), le gouvernement Macron s’apprête à reculer la retraite jusqu’à 64 ans cette fois. Cette succession d’attaques sur le peu de liberté que nous lâche l’État et le patronat s’inscrit dans une même logique : nous empêcher de ne pas travailler. Autrement dit, attaquer les moments ou l’on peut survivre sans être directement salarié et exploité.

Les réformes libérales de ces trente dernières années nous rappellent aussi que les miettes que nous offrent le patronat par le biais de l’État ne sont que des soupapes et une variable que les patrons ajustent dès qu’ils peuvent. De plus, en renonçant au caractère révolutionnaire de la lutte, les syndicats ont négocié, péniblement, une exploitation plus légère, des « droits » que l’on doit aujourd’hui s’empresser de sauver pour les derniers CDI de la fonction publique et du privé.

Nous refusons de jouer le jeu du « sera-t-elle à 60 ou 64 ans cette retraite ? » car à dire vrai, nous ne voulons plus travailler pour les bourges, nous ne voulons pas être salarié ni exploité ! La cogestion est une stratégie qui nie la nécessité fondamentale d’un renversement du capital et de son avatar : l’État. Qui plus est, cette stratégie s’avère perdante puisqu’elle dépend du bon vouloir du patronat et de ses représentants.

Nous ne nions pas que nos droits ont été acquis aussi par le biais d’un rapport de force. Mais, ce dont les bourgeois avaient peur c’était de la Révolution. Ainsi, les syndicats et leurs chefs-négociards ont avant tout servi à empêcher la voie révolutionnaire de se développer et d’apparaître comme ce qu’elle est : la seule voie raisonnable ! En effet, l’octroi de droits a toujours une limite : le maintien du monopole de la bourgeoisie sur la politique et l’économie.

À cela il faut ajouter que beaucoup de jeunes travailleurs, chômeurs, sans papiers, qui arrivent au turbin, ne peuvent pas rêver plus qu’un minimum vieillesse … Ou au mieux d’une petite retraite de misère. En tout cas pour celles et ceux qui l’atteignent, car rappelons que les plus pauvres sont exposés à la mort avant d’atteindre la retraite ou immédiatement après elle ! Ce que nous voulons c’est être libre ! Finit les cadences qui épuisent les corps et les esprits, finit le travail au profit des marchands ou de l’État qui nous parasitent !

Toutefois, nous considérons que ce mouvement, comme ceux qui l’ont précédé et viendront après lui, permettront toujours des ouvertures et également de diffuser l’idée révolutionnaire de s’organiser par et pour nous-même dans tout les aspects de la vie. Une vie débarrassée du capital, de la marchandise, de l’État, de ses valets fonctionnaires administratifs, des flics. Et aussi des syndicats/partis qui parlent en notre nom et permettent aux bourges de calmer la grogne dès qu’elle s’attaque à leurs intérêts.

Ce que nous espérons de ce mouvement, c’est qu’il permette enfin d’ouvrir une brèche dans nos quotidiens. Brèche qui ne permettra qu’une intensification du mouvement. Quittons le travail dés le 31, et espérons, ne plus y retourner. Pour cela, il nous faut socialiser la grève, la sortir de la rengaine stérile « grève saute-mouton » et manifestations qui n’inquiètent plus que BFM et le Figaro (et quelques clients de la SNCF qui arrivent à payer les billets à 100 boules). Pour cela, il faut une grève qui dure, une grève dure, mais également une grève qui pointe plus que le problème des retraites. Une grève qui recrée une séparation entre les partisans du capital et ceux qui se refusent à négocier avec lui le poids de l’exploitation.

Cessons de nous lamenter sur les salaires de misère et la retraite retardée (voire avortée) et abolissons enfin la marchandise et le salariat. Nous ne voulons plus être de la main d’œuvre et nous ne voulons plus payer !

En plus , cette réforme s’accompagne d’un hold-up généralisé au profit de la bourgeoisie depuis le COVID : inflation, hausse des loyers, hausse des prix de l’électricité, hausse du prix des denrées alimentaires, hausse des prix de l’essence et des transports en commun. Marre du racket organisé ! Ras le bol de payer ! Et parce que nous savons que les prix ne sont que la matérialisation du pouvoir bourgeois, n’imposons plus des réformes à nos ennemis mais la gratuité ! En abolissant le trio dégueulasse État – marchandise – salariat, c’est la bourgeoisie, son pouvoir et toute cette société de classe pourrie que nous ferons disparaître !

Alors aujourd’hui, partout, il faut mettre de la thune en commun (ex : caisses de grève autonomes) pour se dégager du temps pour construire cette lutte qui vaut la peine d’être menée, et qui dépasse la simple question des retraites. Il faut s’organiser partout dans et hors des mouvements pour construire la riposte et rêver à nouveau d’une Révolution ! Nous ne sommes pas naïfs et savons que ce texte à lui seul ne permettra pas la constitution d’un camp potentiellement révolutionnaire … Mais, nous appelons toutes celles et ceux qui en ont assez de ramasser les miettes, à venir construire une dynamique pour reprendre le pouvoir sur nos vies et se libérer du travail.

Alors finalement si nous voulons voir ce mouvement éclater ce n’est pas pour la retraite à 60 ans mais contre le Capital et le travail pour enfin voir les bourges serrer un peu les fesses avant de disparaître ! Ensemble construisons notre autonomie !

Des retraites pour tous et Pas de Travail du tout !

Autonomie vaincra ! Tout pouvoir à la base et vive la Révolution !