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Prise de parole pour la Coordination Autonome de Brest

(Prise de parole faite en manifestation contre la réforme des retraites)

L’état et les patrons ont encore décidé de frapper un coût par la nouvelle réforme des retraites. Encore une fois ils s’agit de nous faire trimer davantage, d’étendre et d’intensifier notre exploitation.

En parallèle, tout augmente : la bouffe, l’élec et le gaz, les loyers, les transports. Partout, on se fait carotter, toujours au profit des mêmes. Les politiciens et les économistes nous disent que c’est la faute de la guerre en Ukraîne et avant de la pandémie. Nous nous disons que c’est la faute des bourges et de leur système : le capitalisme.

Des bourges qui n’en ont pas grand chose à foutre que des populations se massacrent et se fassent massacrer, qu’on galère de plus en plus à vivre dans des conditions un tant soi peu digne. En effet, cette guerre, comme toutes les autres, elle fait encore une fois le bonheur de certains tandis que d’autres en payent le prix fort!

Cette guerre, elle fait encore une fois le bonheur des états et leur permet d’augmenter leur pouvoir au détriment des populations. Des populations qui ne sont que main d’oeuvre ou soldats pour leur projets impérialistes et nationalistes. Cette guerre elle fait encore le bonheur des marchands d’armes qui font leur profit sur les massacres. Cette guerre elle fait le bonheur des bourges en général qui en profitent pour spéculer et augmenter les prix des produits de base et de l’énergie.

Durant la pandémie aussi, les bourges ont continué à accroître leur pouvoir et à se régaler alors que nous, les dépossédés, ont subissaient bon gré mal gré la gestion inégalitaire et autoritaire de l’état. Encore une fois ce ne sont pas les bourges qui ont subit le fait de rester chez eux, dans des logements exigus et pourris qu’on paye une blinde. Ce ne sont pas les bourges qui sont allés bosser au risque de dégrader encore plus leur santé. Ce ne sont pas les bourges qui ont fait tourner les hostos, dans des conditions de plus en plus précaires et permit aux gens d’être un tant soi peu soignés…

Et là, on nous dit que l’on doit bosser encore plus longtemps pour celles et ceux qui sont responsables de ces situations, pour celles et ceux qui vivent grâce à nous, celles et ceux qui nous exploitent et jouent avec nos vies ? Et bien qu’ils aillent se faire foutre !

Nous ne voulons pas bosser pour l’état ou les bourges que ce soit jusqu’à 64, 60 ou bien même 20 ans ! Non, nous voulons en finir avec leur système dégueulasse. Nous voulons nous réapproprier notre liberté et les moyens de régler nos vies, nous voulons nous réapproprier le pouvoir. Nous voulons exproprier celles et ceux qui nous exploitent et contrôler nous même ce que l’ont mange, ce que l’on construit, ce que l’on apprend, bref ce que l’on produit.

Nous voulons nous réaliser dans notre activité. Nous ne voulons pas bosser dans des tafs soit vidés de sens par leur but et leur organisation, soit inutile voire néfaste car directement tournés vers le profit et l’existence d’un état parasite. Un état bon qu’à nous contrôler, nous encadrer et nous enrôler pour faire tourner la grande machine de l’exploitation.

Pour arriver à ce but, nous voulons nous organiser au quotidien contre tout ce qui nous dépossède ! Dans le mouvement présent, nous appelons toutes celles et ceux qui, à la différence des partis et des syndicats, ne veulent pas seulement ramasser les miettes que nous concèdent les patrons, à s’organiser de manière autonome.

Organisons-nous à la base, par et pour nous mêmes sur nos lieux de tafs, dans nos quartiers, partout où l’on peut. N’attendons pas les syndicats pour mettre de la thune en commun, s’organiser et pour pouvoir se mettre en grève. Dégageons nous du temps et des espaces pour nous rencontrer. Brisons notre quotidien mortifère fait d’exploitation et de contrainte !

Organisons-nous partout pour notre autonomie, contre l’état et le capital !

Des retraites pour tous et pas de travail du tout !

Autonomie Vaincra ! Tout pouvoir à la base !

La réforme des retraites, la carotte de trop!

Alors que l’État et le capital ont déjà repoussé l’âge de la retraite à 62 ans (2010) et attaqué durement le chômage (Réforme de 2019), le gouvernement Macron s’apprête à reculer la retraite jusqu’à 64 ans cette fois. Cette succession d’attaques sur le peu de liberté que nous lâche l’État et le patronat s’inscrit dans une même logique : nous empêcher de ne pas travailler. Autrement dit, attaquer les moments ou l’on peut survivre sans être directement salarié et exploité.

Les réformes libérales de ces trente dernières années nous rappellent aussi que les miettes que nous offrent le patronat par le biais de l’État ne sont que des soupapes et une variable que les patrons ajustent dès qu’ils peuvent. De plus, en renonçant au caractère révolutionnaire de la lutte, les syndicats ont négocié, péniblement, une exploitation plus légère, des « droits » que l’on doit aujourd’hui s’empresser de sauver pour les derniers CDI de la fonction publique et du privé.

Nous refusons de jouer le jeu du « sera-t-elle à 60 ou 64 ans cette retraite ? » car à dire vrai, nous ne voulons plus travailler pour les bourges, nous ne voulons pas être salarié ni exploité ! La cogestion est une stratégie qui nie la nécessité fondamentale d’un renversement du capital et de son avatar : l’État. Qui plus est, cette stratégie s’avère perdante puisqu’elle dépend du bon vouloir du patronat et de ses représentants.

Nous ne nions pas que nos droits ont été acquis aussi par le biais d’un rapport de force. Mais, ce dont les bourgeois avaient peur c’était de la Révolution. Ainsi, les syndicats et leurs chefs-négociards ont avant tout servi à empêcher la voie révolutionnaire de se développer et d’apparaître comme ce qu’elle est : la seule voie raisonnable ! En effet, l’octroi de droits a toujours une limite : le maintien du monopole de la bourgeoisie sur la politique et l’économie.

À cela il faut ajouter que beaucoup de jeunes travailleurs, chômeurs, sans papiers, qui arrivent au turbin, ne peuvent pas rêver plus qu’un minimum vieillesse … Ou au mieux d’une petite retraite de misère. En tout cas pour celles et ceux qui l’atteignent, car rappelons que les plus pauvres sont exposés à la mort avant d’atteindre la retraite ou immédiatement après elle ! Ce que nous voulons c’est être libre ! Finit les cadences qui épuisent les corps et les esprits, finit le travail au profit des marchands ou de l’État qui nous parasitent !

Toutefois, nous considérons que ce mouvement, comme ceux qui l’ont précédé et viendront après lui, permettront toujours des ouvertures et également de diffuser l’idée révolutionnaire de s’organiser par et pour nous-même dans tout les aspects de la vie. Une vie débarrassée du capital, de la marchandise, de l’État, de ses valets fonctionnaires administratifs, des flics. Et aussi des syndicats/partis qui parlent en notre nom et permettent aux bourges de calmer la grogne dès qu’elle s’attaque à leurs intérêts.

Ce que nous espérons de ce mouvement, c’est qu’il permette enfin d’ouvrir une brèche dans nos quotidiens. Brèche qui ne permettra qu’une intensification du mouvement. Quittons le travail dés le 31, et espérons, ne plus y retourner. Pour cela, il nous faut socialiser la grève, la sortir de la rengaine stérile « grève saute-mouton » et manifestations qui n’inquiètent plus que BFM et le Figaro (et quelques clients de la SNCF qui arrivent à payer les billets à 100 boules). Pour cela, il faut une grève qui dure, une grève dure, mais également une grève qui pointe plus que le problème des retraites. Une grève qui recrée une séparation entre les partisans du capital et ceux qui se refusent à négocier avec lui le poids de l’exploitation.

Cessons de nous lamenter sur les salaires de misère et la retraite retardée (voire avortée) et abolissons enfin la marchandise et le salariat. Nous ne voulons plus être de la main d’œuvre et nous ne voulons plus payer !

En plus , cette réforme s’accompagne d’un hold-up généralisé au profit de la bourgeoisie depuis le COVID : inflation, hausse des loyers, hausse des prix de l’électricité, hausse du prix des denrées alimentaires, hausse des prix de l’essence et des transports en commun. Marre du racket organisé ! Ras le bol de payer ! Et parce que nous savons que les prix ne sont que la matérialisation du pouvoir bourgeois, n’imposons plus des réformes à nos ennemis mais la gratuité ! En abolissant le trio dégueulasse État – marchandise – salariat, c’est la bourgeoisie, son pouvoir et toute cette société de classe pourrie que nous ferons disparaître !

Alors aujourd’hui, partout, il faut mettre de la thune en commun (ex : caisses de grève autonomes) pour se dégager du temps pour construire cette lutte qui vaut la peine d’être menée, et qui dépasse la simple question des retraites. Il faut s’organiser partout dans et hors des mouvements pour construire la riposte et rêver à nouveau d’une Révolution ! Nous ne sommes pas naïfs et savons que ce texte à lui seul ne permettra pas la constitution d’un camp potentiellement révolutionnaire … Mais, nous appelons toutes celles et ceux qui en ont assez de ramasser les miettes, à venir construire une dynamique pour reprendre le pouvoir sur nos vies et se libérer du travail.

Alors finalement si nous voulons voir ce mouvement éclater ce n’est pas pour la retraite à 60 ans mais contre le Capital et le travail pour enfin voir les bourges serrer un peu les fesses avant de disparaître ! Ensemble construisons notre autonomie !

Des retraites pour tous et Pas de Travail du tout !

Autonomie vaincra ! Tout pouvoir à la base et vive la Révolution !

Le Féminisme capitaliste n’existe pas!

Le féminisme représenté en grande majorité au XXIème siècle n’est qu’illusion. L’égalité, la vraie, ne peut exister qu’en dehors du capitalisme, qui ne se sert des femmes que comme des machines à produire toujours plus de mains-d’œuvre, toujours plus de travailleurs. Ce travail reproductif des femmes est instauré par et pour le capital, rentrant en opposition avec l’idée même de féminisme. D’ailleurs, au cours des sociétés pré-capitalistes, l’État n’utilisait les femmes qu’afin de produire toujours plus de soldats, toujours plus de guerriers (notons que dès lors où celles-ci en font moins, le droit à l’avortement est mis en danger).

De même, l’idée d’égalité prônée par le féminisme, ne peut exister dans ce modèle de société. Non, pouvoir aujourd’hui travailler et être une femme millionnaire, ne rend pas la société plus égalitaire. Le féminisme main-stream ne fait que flouter les inégalités de cette société, qui nous appâtent et nous donne l’illusion d’une société qui serait plus égalitaire, puisque qu’une femme, un homosexuel ou un noir peuvent êtres millionnaires. Qu’en est-il des autres ?

Les récupérations de ce mouvement sont de plus en plus nombreuses. Le féminisme-washing (tout comme le green-washing) ne nous pousse qu’à consommer plus. À travers une image, une publicité plus saine, plus égalitaire ils nous incitent un peu plus à consommer, à participer à leur jeu qui ne leur permettent que de se remplir les poches en nous appauvrissant encore et toujours plus. Rappelez-vous que derrière chaque produit que vous achetez se trouve un riche multimillionnaire, qui s’enrichit sur vos mal-êtres en exploitant et en écrasant tous les autres. C’est en s’alliant, toutes et tous ensemble que nous pourrons éteindre ce système.

Nous devons, femmes et hommes, nous émanciper de ces représentations, de ces modèles, de ce que le capital veut que nous soyons : des machines à reproduire des travailleurs pour les uns, des travailleurs et de la chair à canon pour les autres. Cette émancipation ne peut se faire sans les hommes, qui doivent s’émanciper et subvertir ces représentations par et pour eux-mêmes. Puisque le capitalisme ne nous propose que deux modèles d’individus, alors inventons-en des milliers pour les milliers d’individus que nous sommes.

N’oublions jamais que nos droits ne sont qu’un château de carte à l’échelle d’une histoire qui nous a trop souvent oubliées.

Soyons toujours vigilant.e.s.

Battons nous chaque jour pour nos droits, pour nos pouvoirs, pour l’égalité et pour l’autonomie