Menstruations, répression, rébellion!

Tou.te.s ensembles pour soutenir les quatre du 8 mars.
Le 8 mars dernier, journée internationale des droit des femmes, se tenait comme chaque année à cette date des manifestations pour les droits des femmes et des minorités de genre. Cette année cependant celles-ci furent marquées par leur inscriptions dans la séquence du mouvement contre la réforme des retraites qui battait son plein depuis déjà près de deux mois.                                  
C’est pourquoi, à Brest le 8 mars 2022, en plus de la manifestation du soir à l’initiative de différents collectifs féministes, un autre rendez-vous avait été fixé dans l’après-midi à l’appel de certains syndicats.         
        
Dans ce contexte de lutte contre le recul d’un droit social et de l’appauvrissement généralisé de la population lié à une inflation record, l’AG des luttes de Brest avait décidé de mener lors de cette journée une action contre la précarité menstruelle. A la suite de la manifestation syndicale, un cortège de plus d’une centaine de personnes se dirigea vers un supermarché du centre-ville. Plusieurs dizaines de manifestants entrèrent afin de récupérer toutes les protections menstruelles disponibles et les  redistribuer plus tard gratuitement. L’action se déroula sans  incident, mais lors du retour vers la faculté de Segalen la police intervint et 5 personnes, prises au hasard dans la charge furent arrêtées puis placées en garde-à-vue.                 
Solidaires en garde-à vue, tou.te.s décidèrent dans un premier temps de déclarer un nom collectif – Camille Dupont – mais également de faire usage de  leur droit au silence. Bien qu’elle parvienne finalement à identifier quatre d’entre eux, la police n’aura  en tout et pour tout à la fin de la procédure que trois lignes de déclarations à se mettre sous la dent pour essayer de confondre les personnes interpellées. Malgré la faiblesse des preuves dont disposaient les forces de l’ordre, les cinq à leur sortie furent convoquées au tribunal : quatre pour des faits de vols en réunion en étant  masquées et refus de prises d’ADN et d’empreintes, une pour recel. La police n’ayant pas réussi à identifier une des personnes tenant le nom collectif, cette dernière échappera à la justice.  Reste quatre camarades convoqués le 25 septembre à 13h30 au Tribunal de Brest.         
A cette action nous étions des dizaines, rassemblés avec la volonté de dénoncer le coût des protections  périodiques – reconnues officiellement depuis 2016 comme bien de première nécessité – et d’agir directement sur nos conditions de vies. Pourtant, le 25 septembre, seul.e.s 4 inculpé.e.s comparaîtront devant la Justice afin de répondre de cette action. Le tribunal essaiera immanquablement de faire passer cet acte pour un simple vol refusant par là toute portée politique à ce geste, mais c’est bien à une des pratiques du mouvement social qu’il s’attaquera en essayant de condamner nos camarades, tout comme elle le fait en poursuivant en ce moment même des centaines de militant.e.s syndicaux de l’énergie pour leurs actions dans le mouvement social contre les retraites.
Depuis une dizaine d’année les autoréductions, reprises de marchandises, gratuitisation de la propriété privé réapparaissent régulièrement comme moyen d’action dans les luttes, et à n’en pas douter dans une situation où prolétaires, travailleurs.ses, étudiant.e.s et galérien.ne.s sont toujours plus pauvres, cela n’est pas prêt de cesser.         
Alors venons soutenir les camarades le 25, venons montrer à  la justice qu’iels ne sont pas seul.e.s, que nous sommes prêt à défendre nos pratiques de luttes et que d’autoréduc en manifestation, de blocage en piquet de grève, nous obtiendrons cette vie moins chère sans attendre leurs miettes.
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